En tant que jeune fille qui aimait la science et voulait apprendre à coder, les seules quelques femmes de la tech que je pouvais trouver étaient les très très très extraordinaires comme Ada Lovelace, Grace Hopper ou Margaret Hamilton. 20 ans plus tard, il y a de grandes chances que si je vous demande de me parler de rôles modèles féminins dans la tech, vous me citiez ces mêmes noms. Et ces noms ne sont pas des mauvais noms. Ces femmes sont des rôles modèle. Mais elles sont des rôles modèles GENIAUX. Le genre de rôles modèles auquel il est très dur de s’identifier. Même avec un égo plutôt sain, je ne vois pas comment la plupart des femmes pourraient se dire “je suis la prochaine Ada Lovelace !”. Ces femmes extraordinaires finissent par avoir l’impact inverse à celui qu’on voudrait qu’elles aient. En n’ayant que des femmes très très extraordinaires comme modèles, nous finissons par nous dire que nous n’avons pas notre place dans la tech comme nous ne sommes pas aussi extraordinaires. Et c’est bien sûr faux, il n’y a pas besoin d’être un génie pour travailler dans la tech. Avec cette conférence, je vais essayer de démontrer comment avoir uniquement des femmes très extraordinaires, des génies en rôles modèles est toxique pour les femmes qui n’arrivent pas à s’y retrouver, et donne des excuses à l’industrie pour mettre la barre très haut en terme de compétences pour les femmes qui veulent y entrer. Ensemble, nous essaierons de trouver une façon d’avoir des modèles qui puissent impacter positivement les femmes de la tech, et nous nous demanderons ce qu’un bon rôle modèle devrait être.